Situation des travailleurs étrangers chez Akkodis France
Nous les côtoyions tous les jours dans les open space, dans l’espace de restauration, dans nos équipes sur site ou chez le client, les travailleurs étrangers sont de plus en plus nombreux depuis ces dernières années chez Akkodis France. La CGT Akkodis souhaite mettre en lumière leur situation sur la base de plusieurs témoignages, afin de comprendre les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Au-delà des sujets anodins courtois et légers échangés lors des pauses ils ne sont pas moins confrontés à des situations difficiles.
Difficultés d’intégration
L’un des principaux défis rencontrés par les travailleurs étrangers de Akkodis en France est le processus d’intégration : les barrières linguistiques, la navigation dans les complexités de la recherche d’un logement et le parcours dans les méandres administratifs peuvent créer des obstacles significatifs. Pour relever ces défis, des mesures proactives sont nécessaires tant de la part des employeurs que des employés. Les employeurs ont le devoir et la responsabilité de soutenir les nouveaux arrivants en mettant en place des moyens humains (Ressources Humaines, Assistante Sociale…) afin d’accompagner les travailleurs étrangers dans leurs démarches d’intégration. Akkodis se doit aussi de favoriser la mise en relation entre les travailleurs immigrés afin de favoriser l’entraide. Envisager l’organisation de séances ou ateliers d’intégration nous semble en complément une solution intéressante qui peut être rendue interactive en intégrant des éléments tels que le partage d’expériences. Par ailleurs la CGT Akkodis est pleinement mobilisée pour aider ces travailleurs à mieux comprendre la politique de l’entreprise, les lois françaises (en particulier le code du travail) et la connaissance de leurs droits.
Congés d’été obligatoires
L’exigence de congés d’été obligatoires pose une problématique difficile pour les travailleurs étrangers chez Akkodis, surtout ceux venant de continents lointains. Alors que de tels congés peuvent sembler simples pour les employés français, la prise en compte des urgences familiales, des rassemblements ou des événements importants peut nécessiter un temps supplémentaire de congés. Imposer la période de prise de congés en été peut affecter de manière pénalisante les employés originaires de zones géographiques lointaines, les laissant avec un congé insuffisant pour des obligations personnelles, familiales ou culturelles. Dans le cas d’un moment douloureux et traumatisant comme la perte d’un proche les salariés étrangers doivent être soutenus et ne pas rencontrer de barrières pour s’absenter le temps nécessaire aux funérailles.
Voyager vers leur ville natale nécessite plus de temps, souvent limité à une fois par an avec un budget conséquent alloué pour le voyage. Étant donné que l’été survient à des moments différents dans le monde, les salariés étrangers devraient avoir eux aussi la possibilité de profiter de la belle saison dans leurs pays d’origine.
La CGT rappelle qu’une dérogation sur la durée des congés légale est prévue dans le code du travail dans certains cas :
Art. L. 3141-17 La durée des congés pouvant être pris en une seule fois ne peut excéder vingt-quatre jours ouvrables. Il peut être dérogé individuellement à cette limite pour les salariés qui justifient de contraintes géographiques particulières ou de la présence au sein du foyer d’un enfant ou d’un adulte handicapé ou d’une personne âgée en perte d’autonomie.
La CGT dénonce le fait qu’ à de nombreuses reprises, les managers et RH ont refusé de négocier avec des salariés étrangers pour leur permettre de prendre des congés prolongés à d’autres périodes de l’année.
Exploitation de la précarité
Les salariés étrangers sont des salariés précaires, leur permis de séjour n’est valable qu’en cas de possession d’un contrat de travail, cela les rend vulnérables : les heures supplémentaires non payées, le non versement de leurs frais de déplacement ou des situations de harcèlements peuvent être subis en silence pour garder leur emploi et leur permis de séjour.
Akkodis profite de la précarité de ces salariés pour leur proposer des salaires inférieurs au salariés résidents français à compétence, diplôme et expérience égale.
Des salariés étrangers ont alerté la CGT à propos de cas où les managers ont eu recours à des tactiques coercitives : En exerçant des pressions et menaces de ne pas fournir les documents nécessaires au renouvellement du titre de séjour, ou en refusant des demandes de congés si le salarié se permettait encore de demander une augmentation ou refuse une mission/un projet.
La CGT dénonce ces pratiques indignes de la part de certains managers AKKODIS.
La CGT dénonce aussi le traitement que subissent certains salariés fraîchement recrutés à l’étranger, et jetés dehors à la première difficulté financière ou à la perte d’un projet chez le client.
C’est un scénario déjà vu à la période du covid où les premières victimes étaient les salariés étrangers en période d’essai, des femmes et des hommes ont été licenciés et se sont retrouvés sans logement, sans salaire et sans papiers.
Chaque travailleur étranger licencié est un signal d’alerte pour les travailleurs étrangers qui restent. Ils se sentent obligés de travailler plus longtemps et plus dur, par crainte de répercussions potentielles, telles que la résiliation des périodes d’essai.
Nous invitons les salariés concernés ou ceux qui sont témoins de tels agissement à nous contacter nous saurons les conseiller, les aider et les défendre. Les témoignages resteront anonymes afin de protéger les salariés touchés.
Ensemble nous sommes plus forts
La solidarité est une des valeurs fondamentales de la CGT. Nous soutenons donc les travailleurs étrangers. Par ailleurs tous les salariés qui opèrent sur le sol français doivent bénéficier des mêmes droits et des mêmes conditions de travail.
Quand les droits des travailleurs étrangers sont bafoués, les droits de tous les travailleurs AKKODIS le sont.
Contre la loi immigration pour la régularisation les ingés cadres et techniciens sont mobilisés
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